« Ils savaient bâtir à l’époque » sommes nous tentés de dire…C’est bien vrai, sans exclure le talent des travailleurs du présent. De petites forteresses jalonnent les environs et sont d’une ressemblance troublante. Parcourez les villages et venez les découvrir.

Datant du XIVème siècle, le château de Mas d’Auvignon présente un hexagonal irrégulier délimitant une cour centrale dont le niveau est très élevé par rapport aux fossés château. Ses hauts murs laissent encore apparaitre des fenêtres ogivales médiévales et un pont-levis abaissé pour toujours. L’accès actuel se fait à l’ouest par un portail flanqué d’une échauguette carrée. Le second accès se faisait par un passage ménagé à l’est, à la base de la tour carrée, protégé à l’extérieur par une bretèche 

Le Château de Plieux s’élève globalement aux XIVème et XVème siècles, et porte encore le blason des De Faudoas, maîtres des lieux au Moyen-Age. Les De Galard seront également à la manœuvre un temps. Ces deux familles nobiliaires puissantes expliquent les mensurations du château au-dessus de la moyenne locale. Ça et là des éléments significatifs à dénicher : les machicoulis auréolent (presque) tout le tour du château, les fenêtres à meneaux aux décors fastueux et le fameux blason gratté à la révolution. Durant la visite, les œuvres de Jean Paul Marcheschi auront probablement toute votre attention. La collection privée des œuvres monumentales de cet artiste occupe les pièces de château, avec une puissance poétique et plastique frappantes. Soyez curieux ! 

Château de Sainte-Mère

Quelques maisons modestes guident pas et regards vers l’extrémité occidentale, le château. Son commanditaire n’était autre que l’évêque de Lectoure, Géraud de Monlezun, à qui on livra le chantier en 1289. Il s’agit de l’archétype le plus vif d’un « Château gascon », sorte de fort et logis aux allures de monolithe où primait avant tout, la défense par la hauteur et le peu de percements sur les étages du bas. Faites-en le tour et notez avec quel savoir-faire ces pierres furent taillées et agencées. Là aussi, avec l’Office de Tourisme, et leurs guides, vous pourriez en savoir plus. 

L’une des plus fameuses et prestigieuses maisons nobles de Gascogne en fait son fief à compter de 1252, les de Galard-Terraube. Construit vers 1272, comme l’atteste une gargouille datée, pour la famille de Galard, le château a été aménagé et agrandi aux XVIe,XVIIe et XVIIIe siècles. La résidence se compose de deux ailes de style classique qui enserrent le noyau du château. A l’origine, il ne comportait que deux tours carrées qui délimitaient son corps rectangulaire, typique des châteaux gascons. Classé monument historique, vous en apprendrez plus sur son histoire en suivant un guide de l’office de tourisme gascogne lomagne. 

Le village égrène ses maisons à colombages lovées au pied du château. Les seigneurs de Flamarens furent de 1469 à 1868 la maison De Grossolles. C’est eux qui commandèrent au XVème siècle les travaux donnant à l’ensemble sa distribution actuelle. Le XVIIème siècle sera le temps où toute la noblesse locale se pressait dans les salons du château, on disait alors : Lo Castet de Flamarens, bèt dehore, bèt deguéns (le château de Flamarens beau dehors comme dedans). Pour en savoir plus sur la prestigieuse attachée au lieu, la visite des Châteaux Gascons vous éclairera, normalement… 


Un château résiste aux boulets de canon, mais aux affres du temps s’en voit bien exposé ! Heureuse et grande nouvelle, la loterie du Patrimoine lui a fait les yeux doux. Le dispositif animé par Stéphane Bern aide en ce moment la famille Gadel (propriétaire) à la réfection de la charpente et du toit, un ouvrage colossal qui va rendre au site grandeur et gloire ! Bravo et vive la République ! 

En direction de Sainte-Mère voici encore un bel exemple de château Gascon, le seul à posséder sa tour d’escalier, à l’extérieur du gros-oeuvre… et surtout, il fut la propriété de Bertrand de Goth, futur pape Clément V, grand artisan du procès des Templiers (rencontrés à l’étape précédente). On ne visite pas mais l’ensemble mérite amplement un regard appuyé !