sainte mère

Comité des fêtes de Sainte-mère

A la tête de la présidence du Comité des Fêtes de Sainte-Mère depuis un quart de siècle, Benoit Dugoujon possède un peu d’expérience pour ce qui est d’organiser une fête. Le Gers est une terre connue et reconnue pour ces innombrables fêtes de village, où règnent sans commune mesure convivialité, simplicité et partage. On vient des départements voisins pour ressentir la ferveur avec laquelle ces ruraux savent célébrer ensemble.

Mais voilà le temps passe et il n’arrange rien… quoique, parfois il remet en question et libère, Sainte-Mère en est le parfait exemple. La success story que connait depuis quelques années cette fête de village a fini par intriguer nos deux spécialistes de la Bamboche Punita et Brice.

Benoit manque de glisser en passant le perron de l’Office de Tourisme… et se rattrape aux magnets tout proches, à l’accroche digne d’épée légendaire (mais sur frigo) ! 

Brice  (poussant le savon derrière une plante marron) : Oula ! Attention ça glisse ! Vous devriez pourtant savoir évoluer sereinement sur ces revêtements.  

Punita (perplexe) : Je dirais même plus, vous semblez bien peu stable pour un glisseur ! 

Benoît : En fait, nous on glisse sur le ventre, d’où ventr-y-glisse. 

Brice : Donc Ventry ce n’est pas votre vrai prénom ? 

Benoît : Et non… L’objectif de notre activité, c’est de proposer à des gens, connus et inconnus de glisser sur le ventre. C’est comme sur un toboggan mais sans virage, rigolade assurée. 

Punita : Je trouvais ça étrange que tant de gens viennent vous voir glisser. Mais bon, de nos jours on est à l’abri de rien. Et du coup ils viennent glisser, c’est donc un gens-glisse ! Et vous attirez combien de participants sur ce weekend-là ? 

Benoit : Entre 500 et 700 personnes, et chaque « glisseur » passe plusieurs fois. On veut que tout le monde s’amuse et ne vienne pas pour rien ou peu. Au total c’est quelques 3500 descentes ! Et encore on refuse du monde. 

Brice : Ils descendent où au juste et surtout comment ils remontent, car comme qui dirait l’ôtr. Plus bas t’arriv’ plus dur est la côte ! 

Punita : Ce n’est pas Raël ? 

Benoît : Alors nous on n’est pas Raëlien et pourtant on a trouvé une méthode pas fatigante et collective pour remonter les « glisseurs ». Un tracteur son propriétaire au volant, une remorque, et l’affaire est dans le sac. Mais faisons les choses dans l’ordre, il y a d’abord la descente. 

Brice : J’en ai une bonne ! Quelques copains de zinc peuvent témoigner ! 

Benoit : Je parle du ventryglisse, enfin du gens-glisse si vous préférez… Donc il y a 6 ans, notre fête de village était au creux de la vague. Dans l’équipe de bénévoles on s’est pris d’intérêt pour un groupe de « têtes brulées » qui organise le Madcow Festival, et à notre échelle on s’est dit, il faut un truc grand, marrant, divertissant et un tout petit peu extrême. Le second ventryglisse le plus long au monde était né. 

Punita : Une vache folle a accouché d’un petit Ventry ? 

Brice : Ahahah… Sacré Punita, en quelque sorte on pourrait résumer cette belle aventure ainsi. Mais je crois qu’il y a une volonté forte, des moyens mis à disposition par tous et une brigade de bénévoles, me trompe-je ? 

Benoit : Dans le mile, on mobilise 15 bénévoles juste sur le temps de l’animation. Quant à l’installation de l’activité, le champ dans lequel les « glisseurs » s’élancent appartient à un membre du comité des fêtes. Enfin on peut compter sur l’engagement de tous, humains, matériels pour mener à bien cette vaste entreprise. Réussir à tracer 270m de ventryglisse, efficient, sécurisé, marrant et ni trop rapide ni pas assez, ça demande un savoir-faire qu’on a acquis sur le tas. Deux petits détails pour vous donner la teneur : la bâche a été arrachée la première année avec un déguisement, donc plus de déguisement ; l’eau nécessaire pour faire glisser est pompée directement dans la mare en contrebas et tourne en circuit fermé pour rester dans une démarche responsable. 

Brice : Vous avez fait ENSAV ? 

Benoit : Hein ? 

Brice : L’Ecole Nationale de Science Appliquée du Ventrygliss, anciennement ENSAG (…Gens-glisse) 

Benoit : On pourrait la fonder je crois, on a acquis effectivement un bon bagage sur la question. Je prends ça pour un compliment. 

Punita : Merveilleux, et sinon c’est quand ? 

Benoit : Le premier ou second weekend de septembre (date pas encore arrêtée). En somme, le ventry-glisse est là deux semaines avant, et encore un peu après, cela demande tests et corrections pour que le jour J, lors de l’ouverture au public rien ne soit laissé au hasard. Durant la fête de Sainte-Mère, nous proposons des descentes le samedi et le dimanche, les participants payent une participation (8€ en 2023) et ensuite profitent tant qu’ils veulent de l’installation. On limite le nombre de participants pour que tout le monde y trouve son compte. Il n’était pas concevable de faire qu’un seul passage. En moyenne on arrive à faire passer chacun.e 6 ou 7 fois. 

Brice (tapotant sur sa Texas Instrument Galaxy 40) : Cela fait donc entre 1.6km et 1.9km, si j’arrondis à la dizaine supérieure ! 

Punita : Tu pourrais nous le convertir en miles s’il te plait ? 

Brice disparu et ne reviendra plus, affairé à convertir toutes les données chiffrées en multiples unités. 

Benoit : Venez glisser, vous vous sentirez pingouin des îles ! 

Punita : Quelle drôle d’idée séduisante. Être pingouin une fois dans sa vie, puis manger du canard au pied d’un Château Médiéval de 1289, ça a tout d’un prologue Ionescien, je prends ! 

Une fois encore la quête de vérité qui anime nos techniciens n’aurait fait que nous rapprochez un peu plus de ce qui vibre dans le cœur du Gascon, de la Gasconne. Il y a du beau à se jeter à corps perdu vers l’avant, à Sainte-Mère surtout ! Vous verrez que 270 m plus bas, le Gers est toujours aussi bucolique, charmant et agricole ! 

Il était une fois, dans une Galaxy 40, bien bien plus tard ! 
Brice (criant) : Entre 62 992 et 74 409 pouces  !!!!!!