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Créateur et animateur de la navigation en canoës sur le Gers, Jean-Michel Thery nous a fait l’honneur de nous accorder un entretien exceptionnel avant le lancement de la saison estival. A travers ce témoignage découvrez cet homme grâce à qui vous pouvez explorer le Gers aquatique.
Finissant son panini aux gardons, Jean-Michel Théry en maillot de bain, gonflé à bloc par son gilet de sauvetage s’avance glorieusement dans l’office de tourisme. Brice et Punita en haut faisaient du chocolat ; ah non… débattaient sur un sujet de société : les étagères sous toutes leurs formes (voir profil quiz). Ni une ni deux Punita descendit à la rencontre de l’invité, laissant à Brice face à ses nouilles instantanées.
Punita (enthousiaste, surement trop) : Salut ça boum ?
Jean-Michel Théry : Sal…Bonjour.
Punita : Il y a baleine sous rocher ?
Jean-Michel Théry : Je dois dire que je suis assez chagriné, je pensais voir la célébrité de Lectoure.
Punita (confuse) : Julie Gayet ?
Jean-Michel Théry : Non mais je pensais à LA célébrité, je veux dire Brice tout le monde en ville ne parle que de lui, ses visites guidées (voire pages visites), sa carrière rugbystique, sa moustache d’avant et de ses…
Jean-Michel Théry coupé dans son élan par un fracas assourdissant, vit le célébrissime Brice apparaitre dans une gestuelle quasi frénétique, B esquissa une courbette à JMT.
Jean-Michel Théry (les joues rouges d’émotion) : Aaaaaaah ! Te voilà enfin, je suis ravie de te voir, ne te voyant pas arriver j’étais prêt à repartir illico, comment vas-tu mon grand ?
Brice (Rassuré) : Très bien merci ! Pardonnez-mon retard je me renseignais sur le ventre y glisse de Sainte-Mère, il parait que c’est l’un des plus long au monde mais bref, là n’est pas le sujet (voir témoignage).
Fatiguée de leur station debout, tous trois s’échouèrent en lisière de canapé.
Brice : Jacques Cartier en 1535 découvre les canoës indiens, Jean-Michel Théry en 2022 créé les canoës de la Lomagne. L’eau a coulé sous les ponts entre ces deux dates. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu un Jean-Michel Cartier avant vous ? Ou un Jacques Théry ?
Jean-Michel Théry : Très juste musique que votre remarque, il y a 3 ans je me suis dit qu’avec l’eau de cette rivière il y avait forcément la possibilité de faire quelque chose. Peut-être qu’un peu d’éco-anxiété et un manque d’esprit d’entreprise explique que je sois le premier ici.
Punita (climato sceptique) : L’éco-anxiété, la sècheresse on en entend parler tous les jours, mais avec les trombes d’eau qui sont tombées ces derniers temps, je voudrais dire qu’on est plus près de la moisissure que de la poussière.
Brice (refermant son rapport du GIEC) : Tu sais ce n’est pas parce qu’il pleut que nous aurons suffisamment d’eau. Jean-Michel Théry, quand peut-on pratiquer le canoës chez vous ?
Jean-Michel Théry : De juin à septembre, je fais partir des groupes pour 1h30 – 2h en moyenne sur les 7,2 km de circuit.
Punita (agacée) : En plein été super ! On a le temps d’attraper une insolation, mieux vaut se dépêcher de ramer pour arriver au plus vite, max ½ heure en plein soleil c’est déjà pas mal !
Jean-Michel Théry : Ahah, ne vous en faites pas 80% du parcours se fait à l’ombre, c’est très agréable. Pour l’instant le record est de 58 minutes, c’était un rameur aguerri et habitué du kayak de mer, bien plus difficile.
Punita : Je suis sûre que je peux faire mieux, rendez-vous ce week-end.
Jean-Michel Théry : Avec plaisir, mais il vous faudra venir accompagnée, je n’envoie jamais une personne seule pour des raisons de sécurité, même si les équipements sont évidemment fournis.
Brice (tentant de prendre la main le temps que Punita retrouve son calme) : Vous faites bien de parler d’équipement, quels sont-ils ?
Jean-Michel Théry : Je vous prête un bidon de protection pour mettre vos affaires personnelles et bien sûr le gilet de sauvetage.
Brice : D’accord et bien dans ce cas Punita si tu veux je t’accompagnerais, ça sera l’occasion de tester.
Punita : Non merci, je préfère y aller avec quelqu’un de plus jeune et actif, ce n’est pas une balade pour moi.
Jean-Michel Théry : Vous seriez surprise, le visiteur le plus âgés que j’ai vu avait 78 ans, il est arrivé et reparti sur son vélo et a terminé le parcours en 1h20, devant le reste du groupe.
Brice : Et oui, d’autant plus que le but n’est pas d’aller vite mais de profiter du paysage arboré et de naviguer à son rythme bercé par les méandres de la rivière.
Punita (rabat-joie) : Mais oui c’est ça…à part des arbres il n’y a pas grand-chose à voir.
Brice : Tu n’as pas entendu parler de l’histoire du bébé chevreuil toi.
Punita : Non pardon j’ai autre chose à faire que regarder Bambi.
Brice : Tu devrais t’intéresser davantage à ce qu’il se passe dans notre territoire maintenant que tu travailles ici. Enfin bon, je vais te raconter sauf si tu as mieux à faire.
Punita (Dans un soupir désespéré) : Est-ce que tu me laisses vraiment le choix ?
Brice (jouasse) : Eheheh. J’ai entendu dire que lors d’une excursion un groupe avait rencontré un jeune faon, bloqué dans les eaux. Le pauvre n’arrivait plus à remonter sur la berge, les vacanciers l’ont donc maintenu sur un canoë avant de le ramener sur la terre ferme. C’est une belle histoire touchante et qui se finit bien, un peu comme Titanic s’il avait fait plus chaud.
Jean-Michel Théry : Parfois on voit de belles choses en effet. Mais d’autre fois c’est moins agréable.
Brice : Que voulez-vous dire ?
Jean-Michel Théry : En 2023 en préparation de la saison je suis allé faire un tour sur le parcours, si vous saviez ce que j’ai pu retirer de cette rivière. Des bouteilles, bidons et sacs plastiques, classique jusque-là, mais aussi un minitel ou une porte de frigo. J’ai eu à coeur de débarrasser la rivière de ces déchets, non seulement pour la sécurité des visiteurs mais aussi pour sauver la planète. Histoire d’offrir un délai supplémentaire et réunir toutes les conditions pour filer sur Mars. Pragmatiquement, pour les pagayeurs c’est toujours plus agréable de circuler dans une eau propre, et quitter le quotidien pollué pour une nature retrouvée.
Punita : Une activité pareille c’est avant tout l’occasion de prendre congé de son partenaire, du moins de sa tête quelques instants.
Jean-Michel Théry : Ahah, à chaque problème sa solution.
Jean-Michel Théry se pencha vers nos journalistes en herbe pour éviter les oreilles curieuses.
Jean-Michel Théry (tout bas) : Si vous voulez vous débarrasser de quelqu’un sans laisser de traces je peux prendre une petite commission entre nous en échange d’un petit gilet pas tout à fait flottant…
Punita (ambitieuse se tournant vers Brice) : intéressant !
Brice (tremblant comme une jeune mariée) : … Je pense que nous avons tout ce dont nous avons besoin, inutile de vous déranger plus longtemps vous avez surement autre chose à faire.
Jean-Michel Théry : En effet, je dois rédiger mon rapport au sujet des nouveaux gilets de sauvetage et leur système de déclanch… (inaudible).
Nos protagonistes se séparèrent, Jean-Michel Théry disparu propulsé par son gilet visiblement défectueux.